Une expédition risquée chez Koons
Fé m'a tanné assez régulièrement pour que j'aille voir l'exposition de Jeff Koons à Versailles. Cette exposition a été lancé par Aillagon, ancien ministre de la Culture et ami de François Pinault un grand et riche collectionneur d'art. L'idée est de mettre face à face les œuvres kitsch de Koons et les fastes de Versailles, le Palais du Roi Soleil, symbole de la puissance d'un roi.
Pour la petite histoire, poussé par l'imminence de la fermeture de l'exposition, j'y suis allé juste le jour d'une pluie verglaçante sur l'Ile de France. J'ai failli me rompre les os et j'ai du attendre une heure et demi l'ouverture du château.
Bon revenons à Koons. Jeff est un ancien trader, il faire faire ses œuvres par des collaborateurs à qui il impulse ses idées. "Il s'approprie des objets et essaie de comprendre « pourquoi et comment des produits de consommation peuvent être glorifiés ». Tout au long de sa carrière, il a utilisé toutes sortes d'articles populaires, d'abord des aspirateurs et des ustensiles électroménagers enfermés dans des caisses de plexiglas et éclairés de néons, puis des ballons de basket en suspension dans des aquariums (grâce à l'aide du Dr. Richard Feynman, Prix Nobel de Physique[réf. nécessaire]), puis des bibelots rococo, des souvenirs de bazar (lapins gonflables, bergères ou petits cochons en sucre, Michael Jackson en porcelaine.), enfin et surtout des jouets et des objets intimement liés à l'enfance."
Extrait de Wikipédia.
Toujours dans Wikipédia : l'artiste est sous influence des ready-made de Marcel Duchamps et d'Andy Warhol. Ses œuvres kitsch se vendent très chères aux enchères. Il est très apprécié des nouveaux riches, en particulier d'un certain Bernard Madoff, vous savez l'escroc de New York aux 50 milliards de dollars. Cela permet de classer les uns et les autres.
Maintenant, parlons de la confrontation des ors de Versailles et du kitsch de Koons. Car il y a confrontation, et même rejet un descendant du Roi Soleil a attaqué Aillagon en justice pour "pornographie", une vieille garde de droite est choquée de voir le château de leurs ancêtres utilisé comme faire valoir des œuvres provocatrices de Koons. Le terme, à vrai dire curieux, de "pornographie" utilisé par ce "royal" est mal choisi quand on connait la débauche et le libertinage de la cour de Louis XIV. Cette réaction surprenante nous montre que, pour certaines personnes, sont encore attachées à Versailles tout un ensemble de valeurs que l'on croyait perdues. Certains dans les blogs rappellent la grandeur du siècle de Louis XIV, dans les arts, les sciences, la langue française. Pour ma part, je trouve un caractère suranné au château, seul le jardin à la française avec un magnifique équilibre résiste à l'usure du temps, de même la vue de l'extérieur des bâtiments et la chapelle d'un style particulier, on l'a sent faite pour célébrer la gloire du Roi et accessoirement celle de Dieu. Tout le reste, dans les salles du château, me parait superficiel, futile, fait pour l'apparat. Les objets de luxes royaux, reveillés par la présence de Koons, rejoignent ses objets populaires dans un kitsch universel, un peu grinçant et décadent.
Cette confrontation a l'avantage de nous forcer à nous positionner sur la place de certaines oeuvres dans la production artistique. C'est le but de l'art actuel.