Le Visiteur
Ce jeudi matin, pour changer du style pipole du film d'hier, j'ai été voir le Visiteur. Pour le scénario, c'est un américain professeur d'université en économie veuf, un peu étriqué dans ses habits qui habite dans des appartements tristes sans chaleur. Il vit sur son acquis, il écrit sans être convaincu des livres sur les pays émergents qu'il connait juste au travers d'études de ses collègues et de bases statistiques.
En revenant dans son appartement de New York (il enseigne et vit habituellement dans le Connecticut), il a la surprise de trouver un couple qui y vit. Il se révèle que ce couple, un syrien et son amie sénégalaise, a loué de bonne foi cet appartement à un escroc. Le professeur, hésitant au début, en vient à leur proposer de rester chez lui. Des liens se créaient avec le jeune couple. Ce sont deux immigrants illégaux, le jeune syrien est un joueur de djembe, un tambour africain, la jeune sénégalaise est une créative qui vit de la vente de petits colliers ou bracelets dans des marchés. Ils se sont bien intégré dans les Etats Unis oubliant les galères qu'ils ont du traverser pour arriver aux States et leurs pays d'origines autoritaires.
Le syrien apprend à jouer du djembe à son hôte qui voit sa vie terne commencer à changer.
Le syrien, nommé Tarek, est contrôlé dans le métro, il est arrêté et menacé d'expulsion. A partir de ce moment on tombe dans un scénario tristement classique. On connait aussi ceci en France, ce beau pays des droits de l'Homme. Tarek est incarcéré et la machine répressive se met en marche, aveugle, impitoyable. Il a beau bénéficier des services d'un bon avocat que lui a trouvé le professeur. La mère de Tarek qui vit aussi aux Etats Unis vient à New York, très inquiète de la situation de son fils. A un moment, devant l'aspect kafkaien et implacable de l'administration de l'immigration américaine, elle dit : On se croirait en Syrie !
La comparaison sur l'arbitraire des administrations françaises et américaines peut être faite chacune ayant son génie propre.
Avec Visitor se pose la question du traitement humain de l'immigration, illégale. Les administrations trouvent le moyen d'ajouter l'arbitraire, l'aveuglement à la gestion nécessaire des flux migratoires.
Le professeur en sera profondément changé ….