vendredi 3 octobre 2008

Retour vers les supervisions

Comme je reprends les accueils, je reprends les supervisions. Cela fait partie du code de l'association. Ces supervisions sont prévues pour que les accueillants profitent d'un soutien psychologique en cas d'accueil particulièrement difficile à supporter, ce qui est quand même rare. Cela permet aussi que la déontologie de l'association soit autant que faire se peut gardée. Chacun des accueillants a un jour ou l'autre dérogé à la règle.
Je ne suis pas fana de ces réunions ou il faut s'exprimer, bien souvent je me dis que les problèmes soulevés sont insignifiants ou ne méritent pas une si longue discussion. Et pourtant cela permet de beaucoup se questionner, de faire le point sur soi. C'est utile.
Dans mes accueils, j'ai une difficulté c'est de poser la question pertinente. Quand une difficulté où une douleur est mise sur la table j'hésite à faire reformuler sur ce point précis.
J'ai comme l'impression que je vais appuyer sur la plaie bien ouverte et pourtant c'est là dessus que la personne doit s'exprimer pour se libérer, travailler, avancer. Et je ne pose pas la question je me dis elle l'a bien exprimé ce point cela suffit. Arrêtons de la faire souffrir. En fait c'est là dessus qu'il faut qu'elle revienne pour apurer le problème. De même si l'on est agressé, il faut demander pourquoi tant de haine ? Qu'est ce qui, dans mon attitude, a déclenché, chez vous, cette réaction trop vive ? Savoir garder le calme, la distance et poser la bonne question qui permettra à l'autre de s'exprimer sur le point douloureux.
Ca c'est la théorie.

Dans les supervisions ou groupes de paroles souvent les gens commencent par dire qu'ils n'ont rien à dire puis cela vient … Dans la discussion une dame âgée, grand mère de son état, a parlé de l'affection "illicite" qu'elle avait pour un jeune accueillant qui est mythomane pour échapper à sa triste condition. Or on ne doit pas avoir d'affect, que ce soit de la haine ou de l'amour, pour les accueillis. Si on en a, on ne peut empêcher un attirance, une répulsion, il faut l'identifier et le cacher à l'autre autant que possible. De même nos entretiens doivent se faire dans l'anonymat. Cela permet le respect de l'autre, de ses paroles souvent très confidentielles qu'ils nous disent. Cela assure le secret sur les choses qui sont dites. On ne doit pas se tutoyer, se dire les prénoms …. Même si cela très longtemps que certains viennent nous voir.

Un autre accueillant a dit qu'il avait pris le parti d'avoir une conversation "amicale" avec l'un d'eux. Qu'il pensait que c'est cela qu'attendait l'accueillis d'une part et que c'est pour lui une manière d'être confortable, d'être lui même. D'abord, on n'est pas un club social de discussions à bâtons rompus devant une bière. C'est certes plus facile, Emmaüs ou d'autres associations le font, cela fait partit d'un processus de réinsertion qui vise à leur faire oublier l'alcool et rentrer dans une vie sociale. Et d'autre part, il faut accepter d'aborder la difficulté, de "travailler". C'est à dire de chercher la bonne reformulation et de voir ce que cela met en cause en nous. Par ces discussions nous nous devons tendre à nous améliorer.

L'écoute est un dialogue particulier …. Qui nous enrichit de surcroît ….

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