dimanche 20 avril 2008

L'honneur préservé

Ce soir, il y a eu Atelier des Amis des Musées, pendant que Ferréole et Clémence allaient dîner chez Pierre et Anne.
Pierre Ricco nous a passé un CD sur un peintre abstrait Eskenazy qui est décédé il y a peu.
C’est un peintre qui se met dans la nature, la vallée du Jabron dans les Alpes du Sud, pour peindre. A partir de l’abstraction que l’on trouve dans les formes de la nature, il fait des croquis abstraits avec des joncs trempés dans de l’encre de chine diluée. On ne sait pas si il y a correspondance entre l’abstraction de la nature et celle de ses croquis. Je suppose qu’elle existe par le filtre qu’il applique a ce qu’il voit.
Le CD montre ses toiles de 1m 20 sur 1m 50 avec des teintes pastels. Elles sont présentées dans une exposition en Normandie. Le cameraman a fait des zooms sur des parties de tableaux et à chaque fois la partie extraite est magnifique d’équilibre, de composition. Les couleurs s’accordent. Alors que souvent dans une peinture abstraite seule une partie atteint cet état de grâce.
Pierre nous indique que mettre un peintre dans des cases, une période, un courant, c’est une manière de ne rien voir, de ne pas se laisser surprendre par l’œuvre. Il dit que c’est une manière de calmer son angoisse.
Pourquoi vouloir toujours trouver une explication à ce que l’on voit. Simplement se laisser emporter par l’enchevêtrement planant des formes. D’accord une toile comme Guernica doit être analysée. Mais quelqu’un qui veut faire de l’abstrait. On y comprend rien mais c’est passionnant. Le titre d’un livre sur l’abstrait que nous a indiqué Pierre.
A Pégy, j’ai passé du temps à fignoler dans le jardin, Je coupe un brin d’herbe par ci, je sème trois graines par là. Je suis fin prêt … Il ne manque plus que ce p….. de soleil qui se fait bien attendre. L’honneur est sauf, j’ai trouvé deux morilles du coté de l’aubépine blanche.

mardi 15 avril 2008

Des nouvelles de Pégy

J’ai nettoyé les chenaux et j’ai bouché quelques fuites dans la zinguerie, en particulier une belle fuite qui était devant l’entrée de la maison et qui était assez pénible.
Je suis pressé de semer des graines, mais le temps ne le permet toujours pas. J’ai trouvé deux petites (très petites) morilles ans la salle à manger d’été. Ce champignon a besoin de pluie et de chaleur pour se développer, pour la pluie pas de problèmes, pour la chaleur j’ai un sérieux doute. Cela doit expliquer la petitesse de mes trouvailles …
Il y a des nouvelles espèces d’oiseaux qui commencent à arriver. Autour des distributeurs de graines, j’ai identifié des verdiers males et femelles et, je suppose, des tarins des aulnes. Il faut que j’ai l’œil, il y a certainement d’autres espèces qui ne viennent pas voracer les graines de tournesol et qui se baladent ….
Avec Tub, nous avons eu, ce matin, la visite d’un hérisson. Tub, à son habitude, lui a fait force amabilités. Le hérisson s’est réfugié derrière ses piquants. J’ai récupéré Tub pour que le hérisson se remette de ses émotions et lui laisser le temps de se réfugier du coté du frêne ....

mercredi 9 avril 2008

La maison de retraite et le poirier de Fernande

Lorsque je visite les personnes âgées à la maison de retraite, je me dis quand je serais là, je ferais ci ou encore cela. C'est archi nul, c'est un peu comme quand je travaillais et que je me disais quand je serais à la retraite, je pourrais organiser mon temps comme je veux. Je ferrais telle et telle chose.
Bon sang, il faut vivre comme si tout aller s'arrêter demain et faire tout au maximum.

Sur ces bonnes résolutions, à Pégy cela va. Je fais les chenaux. J'ai taillé le poirier de Fernande, correctement sans le massacrer, mais avec fermeté.
Il y avait trop longtemps qu'il avait été ménagé ce poirier, qu'il bénéficiait d'un régime faveur. Maintenant il va être astreint à un régime de rigueur qui sera juste mais ferme.
Dès que la terre sera chaude je sèmerais. Oui, il ne faut pas semer avant sinon les semences se perdent.
Il faudra préparer la piscine et attendre le gars de la cuisine.
Ah, j’ai reçu et monté les lits gigognes.

dimanche 6 avril 2008

Au dessus du bout du lac du Bourget

Claude et Juliette m'ont emmené faire une ballade vers les tours de Cessens, village au dessus de celui de St Germain la Chambotte, lui même au dessus d'Albens. Vous suivez ? Cessens, le nom vient d'un romain Sexius, duomvir au VI ième siècle dans la province. En fait, ce sont les tours de Cesar, deux châteaux, un neuf du XV ième et un vieux du XIV ième qui appartenaient à un comte genevois. Ils n'en restent que des ruines, des restes de murs. Bon, j'arrête de vous prendre la tête.
En plus de Claude et Juliette qui ont plus de 80 ans, je dirais bien proche de 85 ans, il y avait un ami, ancien pharmacien je crois, il a au moins 88 ans. J'étais le petit jeunot de la bande, avec Tub évidemment.
Il faut reconnaître que le pharmacien a eu du mal, mais il était sous cortisone. Les deux cousins était bien en forme. Juliette qui relevait de maladie a bien marché. Cela ne lui a pas empêché de prendre la tête de Claude et du pharmacien en leur disant qu'elle n'arrivera pas à marcher.
On a fait quand même plus de trois heures de marche. La ballade c'est bien passée avec de beaux chemins, certains remontaient aux Comtes de Savoie. Tub a trouvé des belles mares de boue. J'ai vu un faucon crécerelle qui chassait, d'abord en sur place, puis en piqué. Tub a senti des bêtes.
Moins poétique, la balade se trouvait sous le circuit d’approche et d'envol des avions qui arrivent et partent de l’aéroport de Chambéry. La cadence des avions était égale à celle d’Orly. On va dire que c’est bien pour les stations de Savoie qui travaillent.

Balade à refaire.

mercredi 2 avril 2008

Commentaires sur le Cardinal et le Biologiste

La laïcité.

J’aime l’Eglise (catholique) quand elle se veut humble, oublieuse de ses fastes et ses orgies passées …
Les catholiques ont des valeurs, cela me va, elles correspondent aux miennes. Si ils souhaitent agir pour répondre aux commandements de Dieu, c’est bien pour eux.
Quand j’entends le Cardinal, je le trouve passionnant, mais quand il fait référence à Dieu, je suis décontenancé. C’est pas lui qui est bien, c’est le Dieu dont il parle. Un peu comme si lorsque l’on que l’on parle avec un chrétien, il y avait une troisième personne qui contrôlait le dialogue. J’ai du mal. Pour ma part, je suis seul avec mes difficultés, mes incertitudes; les cathos sont deux.

La morale
Fourniret, le tueur et violeur, un pervers que l'on juge actuellement en Belgique a dit une chose très vraie : Je ne suis pas humain. D’une certaine manière, il se met en dehors de l’humanité et de la justice des hommes.
On n’a pas le même regard pour un tigre prédateur dans la jungle indienne qui agit selon ses instincts que pour un tueur en série.

La fin de vie
L’institutrice désirait faire valoir son droit à partir dans la dignité. La loi Léonetti donnait des moyens juridiques aux médecins pour répondre à sa demande. Il fallait qu’elle accepte le principe.
C’est l’avis de Kahn, c’est un peu ce que je me disais.

mardi 1 avril 2008

Le Cardinal et le Biologiste

Axel Khan et Philippe Barbarin : le Cardinal et le Biologiste

Toujours à France Culture, j'ai entendu une discussion entre Axel Kahn et le Primat des Gaules de Lyon, le cardinal Barbarin sur l’émission du Grain à moudre. Ils ont abordés un certain nombre de problèmes d'éthique. La laïcité, le fondement de la morale, la fin de vie. Je vais retranscrire leur conversion géniale de façon un peu lourde, ce sera ma façon de reformuler.

La laïcité :
Selon les récents discours de Sarkozy à Latran et en Arabie Saoudite, la religion apporte du repère et du sens. Il dit merci à ceux qui sont Juifs, Chrétiens, Musulmans pour ce qu'ils apportent à la nation. Paroles qui peuvent surprendre de la part d’un président de la République laïc. Ph. Babarin accepte ce merci.
A. Kahn est plus circonspect, une partie des maux épouvantables vient : au nom de Dieu, avec les Améridiens massacrés par les Espagnols, les Croisades à Jérusalem et au nom de pas Dieu avec des millions de morts sont advenus avec le Stalinisme ou le Nazisme et autres génocides. Restant réservé sur le rôle des Eglises, il reste dubitatif sur leur rôle positif.

Sur le fondement de la morale :
Kahn pense que le sens moral universel est consubstantiel à l'humain. Il base la morale initiale sur le respect que deux êtres, situés idéalement au début de l'humanité, peuvent se porter. L'image de l'un est dans les yeux de l'autre et l'inverse aussi. Je regarde l'autre comme un être humain, on s’humanise l’un l’autre. A. Kahn parle de valeur de réciprocité : Je pense que les valeurs dont vous vous recommandez sont celles dont je me recommande.. La morale est dictée par le rapport à l’autre.
Le Bien et le Mal a peu de consistance sans l’altérité.

De ce respect, de cette réciprocité on établit, les premiers "commandements" moraux :
Tu ne tueras pas,
Tu aimeras ton prochain comme toi même,
Tu ne pratiqueras pas l'adultère ….

Ces principes moraux ont été repris, selon A. Kahn, par les religions judéo-chrétiennes. Ce qui ne convient au Cardinal qui voit les Tables de la Loi données à Moise par Dieu, comme début de la moralité chrétienne.

La conversation porte sur Dostoïevski qui dit : Si Dieu n'existe pas, tout est permis, c'est le nihilisme, repris par Sartre. Kahn n'accepte pas cela, il croit en la beauté et la noblesse de l'homme et à sa propension morale. Et cela plait au Cardinal

Ph. Barbarin, le Cardinal, indique à A. Kahn qu'il n'y a pas un cadre à sa morale, il prends pour exemple : L'adultère qui il y a 20 ans était une faute reconnue et plaidable par un avocat. Actuellement où tout est permis, l'avocat plaide avec d’autres arguments. C’est une morale à géométrie variable. En religion il y a : Tu ne commettras pas l'adultère. c'est simple et s’applique tout le temps.
Pour Axel Kahn sur la base universelle du sens moral s'appuient des édifices moraux variables selon les cultures et les religions. Il prend pour exemple les relations sexuelles qui peuvent être comprises au fil des siècles de manières libérales où prudes selon les époques et les pays. Cependant, il reste le souci de l'autre, ce qui est le bien, alors que le mal va à l'encontre de l'autre. Si, dans les relations sexuelles à quelque niveau qu'elles se situent, il y a mépris, tromperie, manipulation de l'autre cela contrevient à la réciprocité. Le souci de la valeur de l'autre n'est plus respecté dans les comportements individuels. Il faut revenir en arrière de l'édifice moral pour retrouver la morale universelle : Tu aimeras ton prochain comme toi même.
Dans le cas des avortements de prématurés peut viables, A. Kahn a eu en tant que réanimateur des difficultés à trouver le bon comportement du médecin, qui ne doit pas tuer, face à des prématurés promis à de lourds handicaps neurologiques.
Dans le cas de l'avortement de convenance personnelle, le médecin privilégie la vie de la mère, pour le Cardinal c’est le fœtus à naître qui est une vie à respecter.

La fin de vie :
On parle de mourir dignement. L’ultime désir est de mourir dans la liberté.
C’est fallacieux. Axel Kahn donne l’exemple suivant : Aujourd’hui, je suis en bonne compagnie, nous allons probablement boire un verre après cet entretien, ce sera un bon moment. Si on me demande de passer ce bon moment ou de me trancher la gorge, c’est clair que je choisis de boire un verre. J’ai une totale liberté, mais personne ne choisira le suicide dans ce cas là.
Si une personne veut se suicider, c’est qu’elle ne peut plus faire autre chose que de mettre fin à une vie qui n’est plus vivable. La liberté n’existe plus. On est contraint au suicide.
Si comme médecin je procède à une euthanasie, je n’ai pas aidé le patient à être libre. Et de plus, on sait que quelques temps après la personne désire ardemment vivre.
Le but du médecin est de remettre en place les conditions d’une liberté. Le patient doit pouvoir changer d’avis. Si une personne soufre, on doit la soulager, même si cela doit hâter la fin. Et j’aimerais pour une personne âgée qui va partir dans une grande solitude, un geste des proches, la venue d’un enfant pour faire revenir un sourire sur le visage de l’aïeul. Si la personne doit mourir mercredi, pourquoi la priver de son mardi. La mort proche n’est jamais une raison suffisante pour interrompre la vie.
Pour l'institutrice qui a une si terrible tumeur, elle désire véritablement mourir, la loi française permet d’endormir les douleurs et de la traiter avec humanité. La loi Léonetti évite l'acharnement thérapeutique et donne des moyens juridiques aux médecins pour accomplir leurs tâches. Il n'est pas nécessaire de compléter la loi en définissant de nouvelles manières de tuer.