Ces jours-ci je rode pas mal du coté de l’hôtel des ventes de Drouot. Cela me porte à voir beaucoup de choses. Il y a pas mal de rogatons (des cochonneries pour parler clair) sur les ventes de mobiliers, arts décoratifs, peintures. Il y a aussi des ventes à thèmes plus relevées : Bandes dessinées, enseignes et décors de bars, bijoux anciens, mobilier japonais avec son inévitable lot d’estampes japonaises érotiques, vins et alcools, jouets et jeux anciens, archéologies diverses …
Pour le mobilier, d’origine française, se sont, je le suppose, beaucoup de ventes suite à des successions. C’est très impressionnant de voir un univers familier qui s’écoule, se disperse. On surprend certaines conversations ou l’on sent tout l’affect qu’il peut y avoir pour un meuble, un objet. Tous les objets entassés par quelques générations qui viennent "crever à la surface". Cela m’a impressionné, on voit les époques qui s’en vont. En croisant une veille dame qui semblait toute triste. J’ai fait un beau transfert en pensant qu’elle pleurait la disparition de son époque, alors qu'elle devait être seulement fatiguée.
J’essaye de m’exercer à reconnaitre les styles, de comprendre certaines expressions des commisaires-priseurs. A Pégy il faudra que j’arrive à décorer la chambre du bas. J’aimerais trouver une poterie ancienne digne de la commode arbalète qui va revenir à Pégy. Je la verrais bien d’origine asiatique.
S’entourer de jolies choses avant qu’elles ne soient dispersées …..
Je lutte contre la vie chère à ma manière. J’ai été à la Comédie Française à des places à visibilité réduite pour un prix de cinq euros. Ce sont des places que l’on peut prendre une heure avant le début de la séance. J’ai été voir la Mégère Apprivoisée. La visibilité était réduite mais supportable. Allant à la Comédie Française je m’attendais à quelque chose de bien classique avec de beaux costumes. Tranquille pour les méninges .. Je suis tombé sur des comédiens sapés contemporains en noirs qui portaient devant eux une planche sur laquelle il y avait leur costume d’époque. De temps en temps ils la portaient devant eux pour montrer qu’ils entraient dans le personnage à d’autre moment ils la laissent pour montrer qu’ils s’en éloignent. La pièce est montée par un lituanien. Le texte est plutôt vieillot, les hommes machos, les femmes soumises … Ca irait jusqu’à choquer. Comme j’ai un lectorat plutôt féminin, il faut que je sois politiquement correcte. J’ai bien aimé les trouvailles des acteurs, pas mal de drôlerie. Comme exemple, pour la scène finale, la Mégère proclame son abdication de femme soumise à son mari Lucientio qui vient, auprès de sa femme, dans le plus beau style des dessins américains de Tex Avery hurler à la mort pour montrer sa joie.
Je ne suis pas trop rentré dans la mise en scène, en fait je préfère les films, il est plus facile de comprendre les sentiments, et il y a une plus grande variété des scénarios. Avec le théâtre, même si le metteur en scène chahute le projet initial pour en tirer de nouveaux éclairages, le jeu des acteurs reste conventionnel malgré leurs trouvailles. Il ne faut peut être pas qu’un amoureux du Théâtre lise ce que je viens d’écrire il me prendra pour un infâme débile.
Pour continuer de lutter contre la vie chère, demain j’irais à neuf heures au Louvre c’est gratuit le premier Dimanche de chaque mois ..
Une idée, il faudra que j’aille voir au Musée d'art asiatique Guimet des idées de poteries pour Pégy. J’aimerais bien trouver à Drouot une pièce, certes pas d’époque, qui soit une copie d’une forme ancienne …