Retour à l'hôpital de Bassens
Au cours de mon stage, dans les services hospitaliers, pour l’aumonerie de l’hôpital de Chambéry je me suis rendu à Bassens pour participer à des groupes de paroles avec des patients de cet hôpital psychiatrique. C’est dans cet hôpital que Bernard était interné à la fin de sa vie et jusqu’à sa mort brusque. Je n’étais pas très enthousiaste à l’idée d’y retourner.
J’y suis allé déjà trois fois et je suis accepté par le petit groupe de patients qui apprennent par ces groupes de paroles la vie en société, comment se respecter les uns les autres, se dire Bonjour, Bonsoir. D’une part cela me fait du bien de revenir à des échanges sociaux simples : partager un thé, du chocolat. D’autre part, j’ai vu dans leurs dialogues, une véritable amitié. Ils étaient capables de sortir de leur monde pour aller, un peu, mais c’est déjà beaucoup vers l’autre. Dans chacun d’entre eux je retrouvais un peu de Bernard, ses délires apparaissaient, par petites touches, dans leurs paroles. Alors que je les écoutais (ses délires) avec peine de la bouche de mon frère, je les supportais mieux dans la leur. Et non pas parce que, venant d’une personne étrangère, ils me touchaient moins mais parce que je voyais d’autres avoir les mêmes genres de délires que lui … Il n’était plus seul dans son enfermement. La personne qui tenait des propos délirants le faisait avec plus de mesures, c’était plus acceptable. Je revoyais la maladie de Bernard avec plus de sérénité.
Comme souvent, en écoutant les autres, on peut faire avancer, par surcroît, ses problèmes …
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