L'artiste, son corps et le message
A Pégy, je suis devant un tas de bois à couper, il reste à avoir le temps favorable pour faire le bûcheron. J’ai fait de belles photos de Grand-mère qui est assez loquace en ce moment, elle se balade encore assez. Pour le Secours Catholique, j’ai installé, avec l’aide efficace d’un technicien venu après son travail, 4, voir 5 micros. J’ai eu un contact avec l’équipe de jeunes qui vont suivre l’atelier informatique. Ils viennent d’une association Uni-Cité qui leur propose un service civil de 9 mois. Cette période leur permet, en ayant une action citoyenne, de faire le point vis-à-vis du monde du travail et de trouver, si possible leur voie.
C’est marrant, j’ai trouvé ces jeunes immatures, irresponsables. J’ai eu l’habitude des stagiaires informatiques qui trimaient comme des malades et si cela ne marchait pas, il y avait une discussion les yeux dans les yeux. Il est vrai que je ne m’en occupais pas directement. Il va falloir que je m’adapte un peu, c’est très bien.
J’ai été à une conférence aux Amis des Musées, sur le corps dans l’art contemporain. La conférencière a fait le tour de la question avec concision. Au départ, elle a évoqué les belles images de corps que l’on trouve dans l’art classique, académique, les statues grecques ..
Puis le corps blessé qui soufre, San Sebastien avec ses flèches .. Le corps pris par la folie, abîmé, déformé par le travail . Elle passe sur le corps d’un aide, enduit de couleur, utilisé comme pinceau par l’artiste.
Ce sont des actions, des performances qui se passent en temps réel, devant un public. Fini l’artiste isolé dans son atelier. Il y a les artistes autrichiens qui prennent un corps, l’enduisent de boue, le ligotent.
A partir des guerres mondiales, surtout après le nazisme, la Shoah, le Vietnam, les artistes contemporains veulent, en réaction à la souffrance imposée, souffrir eux-mêmes dans leur corps pour forcer les spectateurs à intégrer ces douleurs qu’ils ne veulent pas voir. Un artiste s’accroche à de multiples hameçons qui le hissent, avec une grue, à 70 mètres (no comment).
Une autre Orlan, d’origine stéphanoise, applique des déformations à son visage, manière de lutter contre les déformations du corps dues au temps. Depuis, elle applique ses déformations sur des images virtuelles, ce qui est sage, elle était allé aux limites de la chirurgie esthétique.
Puis sont évoquées les images internes de nos corps qui nous sont brutalement renvoyées (échographie qui devient un spectacle familial, coloscopie, …). Une artiste palestinienne qui a trop souffert d’être contrôlée par des caméras israéliennes, projette dans un espace limité des images internes de son corps, le spectateur doit marcher dessus, reproduisant les atteintes à son intégrité physique qu’elle a subit. Et l'obligeant de sortir de sa position de voyeur pour faire un choix éthique.
En fin, elle évoque les extensions techniques appliquée au corps pour lui faire intégrer les cyber techniques. Je rêve de dialoguer en direct depuis mon cerveau avec l'ordinateur, en finir avec le clavier et la souris.
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